François Moine est né en 1953. Il a lancé les Frères Moine, avec son frère Jean-Yves en décidant de ne cultiver que de la vigne. Très jeune, il a acquis le savoir-faire du vigneron.
« Je travaille la vigne depuis que je suis tout petit. J’ai démarré dans la petite propriété familiale de mes parents. On avait 3 ha de vigne et 4 ha de terre. Mon père m’a appris à tailler, à cultiver la vigne et j’ai connu le travail avec les chevaux dans les vignes jusque dans les années 60. J’étais aide familial. J’ai passé mon certificat d’étude et j’ai continué à m’occuper de la ferme avec mes parents. Juste avant de partir à l’armée, j’ai acheté mon premier demi-hectare de vigne. Le mien, avec des sous que m’avait donné ma grand-mère. Après, il y a eu les chocs pétroliers, la crise du cognac, ça a été difficile. Mais avec une petite ferme on s’en sortait, car il n’y avait pas beaucoup d’investissements, pas de matériel à amortir, pas d’emprunt considérable et puis il y avait les vaches qui nous faisaient un petit revenu. J’ai appris à distiller à 14 ans, grâce à un voisin.
Dans les années 80, on a acheté cette propriété avec mon frère et lancé l’entreprise. Il y avait déjà l’alambic qui avait très peu fonctionné. Comme tout vigneron, le but était de vendre notre propre production. On a commencé avec un pineau. On a attendu 4 ans avant de le mettre en bouteille. Ensuite on a fait du cognac, puis du vin. En 1984, on a arraché quelques vignes qui produisaient du cognac pour planter du chenin (cépage des pays de la Loire) afin de produire du vin charentais. On fait partie des premiers qui avons diversifié pour supporter la crise. Aujourd’hui, il y a une vraie satisfaction de voir que l’entreprise peut se poursuivre avec Yann et Gabriel.»